Extrait
De Miroir et d'Espoir
Sébastien se délestait de ses vêtements lorsqu’il surprit le regard de Blanche posé sur lui. La jeune fille déglutit péniblement en fixant ses jambes et ses bras musclés, son ventre plat et son torse si… si… sexy, oui, sexy, se répéta-t-elle en rougissant de plus belle. Déjà, il passait les habits du marquis en jurant, car vu sa taille, chaque pièce le serrait comme un hareng dans un bocal. Il râla en enfilant les bas et les chausses, mais faillit tomber à la renverse en contemplant l’un des bouts de tissu.
— C’est quoi ce tutu ? questionna-t-il à des lieues de s’imaginer que Blanche bavait sur son corps athlétique.
— Une rhingrave ! Vite, enfilez la chemise et le pourpoint. Voilà, à présent, retirez-lui ses chaussures.
Sébastien compara les pieds minuscules de l’homme avec les siens.
— Euh… à moins de me couper les orteils, je ne vois pas comment j’arriverai à porter ça.
— Prions afin que si nous croisons quelqu’un, il ne regarde pas vos pieds. Notez que puisque votre rhingrave est de travers et vos rubans mal ajustés, il y a peu de chance pour que vous passiez inaperçu ! Laissez-moi arranger cela.
Les mains de Blanche se glissèrent sous sa chemise pour resserrer un nœud. Au contact de sa peau sur la sienne, il faillit perdre l’esprit. Parcouru d’un frisson, il tenta de canaliser ses pulsions. Quel dommage que le moment fût mal choisi pour se jeter sur ses lèvres ! Inconsciente du désir accru qu’elle provoquait, Blanche voulut rétrécir la ceinture à hauteur de ses hanches. Elle se rapprocha, mais il interrompit son geste avant qu’elle ne découvre l’ampleur de l’effet qu’elle produisait sur lui.
— Ça ira, il fait nuit. Personne ne s’occupera de mes fanfreluches, grogna-t-il pour cacher son embarras.
Blanche fronça les sourcils tout en se dressant sur la pointe des pieds pour masser ses épaules.
— Mon Dieu, comme vous êtes tendu ! remarqua-t-elle.
— Vous n’imaginez même pas, comme un arc prêt à décocher, constata Sébastien.
Blanche soupira. Ce voyage à travers le miroir devait avoir fortement perturbé l’esprit de son compagnon. Soudain, la porte du salon de Diane s’ouvrit sur le seul homme qu’elle espérait ne pas revoir de sitôt.