Extrait
De Miroir et d'Amour
Tristan lui présenta sa carte d’identité. Emma remarqua que la photo ne l’avantageait guère.
— Un outil pour faciliter le recensement.
— Et ceci ? Qu’est-ce donc ?
— Mon chat ! Vous n’allez pas me dire que les chats n’existent pas à votre époque ?
— Je vous parle du support. Cela n’est ni de la peinture ni de la toile.
— C’est une photographie, un procédé pour immortaliser les gens, les paysages et les animaux.
— Et ceci ?
Rouge de honte, Emma réprouva sa curiosité. Elle murmura plus qu’elle ne parla.
— C’est un tampon hygiénique.
— Je n’en comprends pas la fonction.
— Monsieur, votre question me gêne. Voyez-vous, c’est personnel, intime, typiquement féminin…
— Oh, je… j’imagine… bredouilla-t-il.
En fait, il n’en concevait pas du tout l’utilisation, mais saisissait néanmoins la signification des mots « intime » et « féminin ». Il le lâcha comme si ce dernier lui brûlait les doigts. Avec une patience infinie, Emma détailla chaque objet que Tristan lui présentait, comme son rouge à lèvres, ses cartes de crédit, son spray à la menthe et… oh, mon Dieu ! Elle resta vague, très vague, sur l’usage d’un préservatif. Pour la première fois, elle en observa la date, pour constater qu’il était périmé depuis plus de deux ans.